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Even qui affiche une croissance de 4 % a embauché 480 personnes en 2017. L’innovation prend une nouvelle dimension chez le groupe laitier breton qui veut s’adapter aux nouveaux modes de consommation.

« Depuis sept ans, on crée 100 emplois nets par an, ce qui n’est pas courant dans l’agroalimentaire breton », se félicitent Christian Couilleau, directeur général du groupe Even et Guy Le Bars, le président. Entre les remplacements des départs à la retraite et les créations nettes d’emploi, Even, neuvième employeur de Bretagne, continue bon an mal an de recruter dans ses différents métiers : conducteurs de lignes, techniciens de maintenance, chauffeurs-livreurs, des ingénieurs en recherche et développement et aussi des commerciaux. Even (6.110 salariés, 1.370 agriculteurs adhérents) affiche pour 2017 un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros, en croissance de 4 % et un montant d’investissements de 90 millions d’euros. Des comptes honorables pour une année marquée à la fois par l’effondrement de la valeur de la poudre de lait et par la flambée du beurre. Cette croissance a permis au groupe d’augmenter d’environ 15 % le prix du lait payé à ses adhérents puisque ces derniers ont perçu 325,43 euros les 1.000 litres auxquels il faut ajouter 10 euros de retour sur résultats. 30 nouveaux jeunes producteurs ont rejoint la coop en 2017. Pour amortir les effets de la volatilité des marchés et créer de la valeur, Even reste fidèle à sa trilogie : innover, investir et internationaliser. L’innovation prend une nouvelle dimension chez Even qui met un pied dans les FoodTech. « On s’oriente vers une politique d’innovation plus ouverte », précise Christian Couilleau.

Faire émerger des jeunes pousses

Ainsi Even a fondé avec trois autres associés experts en agroalimentaire FrenchFood Capital. Ce nouveau fonds d’investissement indépendant a déjà levé 100 millions d’euros pour accompagner la croissance des PME innovantes dans le secteur de l’alimentation. « Grâce à ce fonds, notre rêve est de trouver des opportunités de co-investissement. Nous nous donnons les moyens de satisfaire les consommateurs qui veulent manger mieux et différemment », poursuit le patron de la maison-mère de Laïta. En complément de sa prise de participation dans FrenchFood capital, qui soutient la croissance d’entreprises déjà matures, Even a lancé Even’up en février dernier avec le soutien du pôle de compétitivité Valorial et du village By CA Finistère. C’est un concours d’innovation visant à favoriser l’émergence de start-up agroalimentaires. Quatre domaines sont visés : la nutrition santé, la distribution, les nouvelles technologies et les solutions digitales pour la production agricole. À la clé, une dotation globale de 150.000 euros.

Trop d’outils

Les temps changent aussi du côté de la nutrition animale, autre métier d’Even. La coopérative a cédé son usine d’Hennebont (56) à Sanders (groupe Avril) et a signé un accord pour sous-traiter une partie de la fabrication de ses aliments. Ce partenariat lui permet de saturer ses deux usines finistériennes Cobrena et Tecnor Sofac. « Il y a trop d’outils de nutrition animale en Bretagne. Le coût de distribution coûte plus cher que le coût de fabrication », remarque Christian Couilleau.

La suite sur : Le Télégramme