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La légumerie Vegecroc transformera des légumes et élaborera des produits alimentaires autour du végétal à moyen terme. Le projet, salué hier par Alain Rousset et Pierre Camani, nécessitera à terme un investissement de 30 millions d’€.

«Si j’étais à la tête d’une multinationale, ce projet aurait sans doute été développé au Maroc, en Espagne ou au Portugal. L’enjeu, pour nous, fut de trouver les conditions économiques pour le réaliser ici.» Comme il fabrique des gâteaux basques au pays basque ; un gâteau creusois dans la Creuse ; des lunettes de romans à Romans et de la tielle sétoise à Sète, il est normal, pour Yann Mauss, «de travailler des légumes frais au plus proche du pays de production, en Lot-et-Garonne». Pour le P.-D.G. du groupe Gozoki, qui possède déjà 7 autres sites de production, le projet Vegecroc s’inscrit dans une politique volontariste, «répondant à l’évolution des consommateurs qui demandent des plats cuisinés plus qualitatifs et plus de végétal. La consommation de viande décroît de l’ordre de moins 3 % à moins 5 % par an». Reste que pour monter à Estillac, sur le site de l’Agropole, ce type de projet, il faut des aides et des soutiens, «une fois de plus, on est là parce que l’on a travaillé tous ensemble, en confiance». Et Yann Mauss unissait dans un même remerciement la commune d’Estillac, l’agglo d’Agen, le département du Lot-et-Garonne et la région Nouvelle-Aquitaine.

Transformer des légumes frais

Ici, ce sont entre 15 000 et 23 000 t de matière première, «peut-être plus», qui seront transformées tous les ans. L’investissement de 13 millions d’€ pour la première tranche pourrait même atteindre autour de 30 millions d’€ d’ici 2019. De quoi soulever l’enthousiasme d’Alain Rousset, «un investissement de 30 millions d’€ dans l’agroalimentaire en Nouvelle-Aquitaine, c’est une chose plutôt rare». Le travail de Vegecroc sera de réaliser une première transformation de légumes frais et de qualité, produits au plus près du site de transformation – version circuits courts — en vue d’approvisionner les usines du groupe. «30 % de l’activité sera également consacrée à la production d’une gamme de produits propres à Vegecroc, qui sera commercialisée directement par la nouvelle société». Implantée sur un terrain qui appartenait autrefois au ministère de la Défense et qui a fait l’objet d’une transaction intelligente avec l’agglo d’Agen afin d’offrir des réserves foncières à l’Agropole, l’entreprise créera, à terme, 120 emplois. «Auxquels il faudra ajouter 55 emplois supplémentaires pour le siège social du groupe Gozoki, le centre de recherche et développement, le centre de formation ainsi qu’un magasin d’usine et de démonstration». Toujours plus de local. «Pour vendre sur le territoire national des produits locaux transformés à Agen». Et toujours une vision développement durable avec, par exemple, «un recyclage complet des déchets qui iront alimenter l’unité de production de biogaz de Villeneuve-sur-Lot».

Source : La Dépèche