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Marie et Cyril Jollivet, qui ont développé Minercave entre 2011 et 2016, viennent de racheter Ducs de Gascogne à Pierre Dubarry. Le jeune couple veut «réveiller la belle endormie».

«Nous voulions reprendre une entreprise, mais nous avions très peu d’expérience et nous n’avions pas gagné au loto…» En 2011, Marie et Cyril Jollivet rachètent le grossiste en vins et spiritueux Minercave. Quand ils l’ont revendu l’an dernier, la société était passée de 6 à 15 salariés et avait doublé son chiffre d’affaires.

Aujourd’hui encore, alors qu’ils viennent de racheter Duc de Gascogne, les Jollivet parlent de «réveiller la belle endormie». Ducs de Gascogne, c’est pourtant 75 salariés, trois millions de boîtes de foie gras transformées et de terrines, un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros l’an dernier dont 1 million à l’export, 240 points de vente dont 4 boutiques propres, plus de 500 000 colis gastronomiques livrés chaque année partout en France…

«Engagement moral»

«C’est une entreprise importante, qui met en valeur les produits gascons, les produits gersois, souligne M.Jollivet. Dès qu’on a appris qu’il y avait la possibilité de l’acheter, on s’est dit que c’était une belle aventure qui s’ouvrait. On s’est dit aussi qu’il y avait de belles possibilités, que l’entreprise est une belle endormie qu’il faut réveiller. Ici, il y a eu plus de 140 employés et le chiffre d’affaires est monté jusqu’à 25 millions d’euros. Je ne dis pas qu’on le fera demain. nous avons un engagement moral de ne pas fermer la zone de production et de garder l’emploi gimontois. Et je dis qu’on est sur une réflexion de développement commercial.»

Les «actions commerciales» envisagées passent par la personnalisation des coffrets, le développement de l’export, de la vente en ligne… Et le nouveau patron d’assurer : «On a déjà analysé tous ces potentiels. Et on y croit, la preuve, c’est qu’on y a mis tout notre argent, on a mis notre maison en garantie.» Pour racheter l’entreprise, le couple aurait signé un chèque de 3 millions d’euros. Une prise de risque, surtout en période de crise aviaire… «Nous n’avons que des petits fournisseurs locaux, dont environ 90 % sont dans la zone de restriction liée à la grippe aviaire, répond le chef d’entreprise. Donc, aujourd’hui, nous n’avons plus de matière disponible. Deux jours après notre arrivée, une dizaine de salariés ont accepté de se mettre en congés et donc de travailler à fond cet été. Je sais que nous pouvons compter sur des salariés de qualité, très attachés à cette entreprise.»

P.Dubarry : «Ça reste une entreprise familiale»

«Il faut bien s’arrêter un jour, et j’ai la chance de pouvoir le choisir, pas le subir». Pierre Dubarry se félicite du fait que «Ducs de Gascogne reste une entreprise familiale. J’ai eu trois offres, mon choix s’est porté sur le couple Jollivet, il n’était pas question de faire affaire avec un groupe anonyme. Je suis attaché à la communauté villageoise gimontoise. L’idée, c’est qu’il y ait une continuité sans heurts. Le couple Jollivet est jeune, a une formation intéressante en termes de gestion, de commercialisation, ce qui manque un peu aujourd’hui aux Ducs de Gascogne. Ils sont capables d’apporter le petit plus qui manquait. Et puis, j’y reviens, ça reste une entreprise familiale. Nous sommes dans le foie gars depuis quatre générations, mon père Gabriel a créé l’entreprise en 1953 et nous avons su la pérenniser depuis.»

 La suite sur:  La Dépèche