L’usine d’Issenheim va accueillir cinq lignes de production. 80 emplois seront créés par la filiale de l’américain WhiteWave Foods.
Portée par l’engouement des consommateurs pour les boissons végétales au soja ou au lait d’amande, la société Alpro vient de lancer un programme d’investissement sur son site français d’Issenheim, près de Colmar.
Ce groupe, qui compte trois usines en Europe, basé à Gand (Belgique), est depuis 2012 l’une des divisions de l’américain WhiteWave Foods, coté au New York Stock Exchange. En Europe, il contrôle déjà 43 % du marché des produits à base de soja : boissons, margarines, desserts, alternatives aux yaourts et aux crèmes. Et c’est pour absorber une croissance de ce marché supérieure à 20 % par an qu’Alpro a décidé de tripler la production de son plus petit site européen, celui d’Issenheim. Objectif : le porter à 250.000 tonnes par an, soit l’équivalent de onze fois le niveau de production de 2003. Une extension de 7.000 m² est en cours pour ajouter 5 lignes de fabrication aux deux existantes et un centre logistique de 4.000 m² sur 23 mètres de haut sera construit dans les prochaines semaines. « Sur deux ans, nous allons ainsi investir plus de 50 millions d’euros et créer près de 80 emplois », explique Ann De Jaeger, vice-présidente d’Alpro à Gand.
Dans la foulée, le groupe envisage de lancer aussi sur ce site la fabrication de boissons à base d’amande, ainsi que de yaourts végétaux, ce qui générera encore 70 emplois supplémentaires. A terme, la capacité de production devrait passer à 400.000 tonnes par an, sachant que d’autres produits laiteux et aromatiques à base de végétaux sont actuellement en cours de développement. En Europe, ces produits végétaux ne représentent encore que 3 % du marché laitier.
La filière soja renaît
Créée en 1986 à l’initiative de la coopérative agricole de céréales de Colmar avant de passer dans le giron d’Alpro, cette usine a permis de reconstituer une filière régionale de production de soja. Hormis 1.500 tonnes de soja bio achetées dans la région de Toulouse, le restant des 9.000 tonnes utilisées l’an dernier par Alpro Issenheim provient de plantations locales. Avec la montée en puissance de la nouvelle usine d’ici à 2018, la filière s’organise pour développer les plantations au-delà des 3.500 hectares actuellement dédiés à cette légumineuse. « Nous sommes en contact permanent avec les agriculteurs alsaciens », indique Ann De Jaeger.
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