L’usine agroalimentaire investit trente millions d’euros pour se moderniser. Le fromager implanté à Évron (Mayenne) depuis 1960 veut doubler ses ventes d’ici à 2025.
L’usine investit trente millions d’euros pour se moderniser. Le fromager implanté à Évron (Mayenne) depuis 1960 veut doubler ses ventes d’ici à 2025.
Bel croit en l’avenir du mini Babybel. Le site d’Évron, en Mayenne, va investir près de trente millions d’euros pour moderniser son outil de production. Objectif : multiplier les ventes par deux dans les prochaines années.
L’un des principaux employeurs du département (plus de 600 salariés à Évron) a fait du petit fromage sa spécialité. L’usine produit l’ensemble de la gamme mini : le plus connu, le rouge, mais aussi celui de couleur orange, jaune (à base d’emmental), ou verte (chèvre).
Le petit dernier, le « mini-bio » n’est pour l’instant produit qu’à Sablé-sur-Sarthe, seule usine du groupe qui collecte du lait issu de l’agriculture biologique, d’où sort en outre le non moins célèbre Kiri.
Estimé à 27,8 millions d’euros, le programme d’investissements de l’industriel est déjà bien avancé. Il s’agit notamment de l’extension du bâtiment de conditionnement, de l’automatisation d’une ligne de production, de l’acquisition de nouveaux matériels et équipements, tant pour le moulage que le cellophanage.
Création d’une dizaine d’emplois
« Ce projet répond à une stratégie de croissance, c’est une bonne nouvelle à la fois pour l’économie mais aussi pour l’emploi au niveau local » , explique Yannick Gohier, responsable ressources humaines du site. L’investissement doit s’accompagner de la création d’une dizaine d’emplois environ, à l’horizon de cinq à sept ans.
La capacité de production sera ainsi augmentée de + 20 %, en sachant que l’usine produit quotidiennement 1,4 million de mini-fromages, selon Christophe Richeter, délégué syndical de la CGT, et qu’elle assure à elle seule la moitié du volume vendu dans le monde.
Environ 350 producteurs sont collectés par l’entreprise Bel, et ce bien au-delà du territoire des Coëvrons.
Une subvention qui fait débat
Pour aider l’industriel à financer son investissement, la Région des Pays de la Loire a voté, en juillet, l’attribution d’un demi-million d’euros accompagné d’une aide européenne de plus de 600 000 €. L’opposition, socialiste, était alors montée au créneau, estimant que le groupe Bel, « qui se porte bien » , n’en avait « pas besoin » .
Plus récemment, la Confédération paysanne a émis de nouvelles réserves. « On a deux poids, deux mesures. D’un côté la Région a fait le choix de ne pas compenser la suppression des aides auparavant allouées pour le maintien de l’agriculture biologique (l’État s’est désengagé fin 2017 N.D.L.R.), et d’un autre, elle subventionne une entreprise qui annonce une dizaine de créations d’emplois seulement. Et si elle ne respecte pas cet engagement, lui réclamera-t-on ce million d’euros ? » s’interroge Vincent Guillet, du syndicat agricole.
La Confédération paysanne se demande en outre si la subvention rentre bien dans les critères d’attribution exigés par l’Europe. « Normalement, l’investissement est censé œuvrer en faveur de la transition alimentaire et écologique : est-ce vraiment le cas avec un produit générant autant de déchets qu’un mini Babybel ? »
Sur la question de l’emploi toujours, la CGT s’était aussi montrée critique à l’annonce du plan d’investissement, regrettant que le programme de modernisation « Big Bel », ne permette de créer que dix emplois.
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