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Face aux mastodontes Thaï Union et Saupiquet, Chancerelle pèse désormais 10 % du marché français des conserves de poisson, grâce notamment aux labels et à l’innovation. L’entreprise va investir 6 M€ à Douarnenez cette année, et veut recruter une centaine de personnes.

Le marché français porte le chiffre d’affaires. Chancerelle a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de 145 M€, contre 142 M€ en 2016. C’est le marché français, en hausse de 6 %, qui permet ce résultat. « À l’export, la production du site d’Agadir (l’entreprise compte deux usines de sardines et de thon à Douarnenez et une usine de sardines à Agadir) a fait face à un problème de marché, sans parler des effets du Brexit », résume le P-DG Jean-François Hug, qui dressait jeudi bilan et perspectives. Les exportations représentent 15 % du chiffre d’affaires. « Le cœur de l’activité est plus que jamais le marché français, sur lequel il faut se développer sur plusieurs créneaux », ajoute-t-il.

Leader sur le marché de la sardine entière. Avec 36,6 % de part de marché en France, Chancerelle reste nettement leader sur la conserve de sardine entière. « Sur 2018, cette part dépasse même les 40 % », souligne le dirigeant. Sur le marché global des conserves de poissons, l’entreprise douarneniste pesait 9,8 % en 2017 : la barre des 10 % a été franchie au cours de cette année. Thaï Union (Petit Navire), est premier avec 26 %, Saupiquet deuxième avec 15 %. « Nous sommes un petit acteur, une entreprise 100 % familiale », répète Jean-François Hug

Labels et innovations créent de la valeur. Chancerelle et sa marque phare Connétable « attirent des clients prêts à mettre un peu plus cher pour des produits de qualité et éco-responsable », note le P-DG. Les conserves certifiées Label Rouge ou MSC connaissent de fortes croissances. Les innovations créent aussi de la valeur : six produits Connétable figurent ainsi dans le top 10 2017 des nouveautés en matière de conserves de poissons, notamment les sardines à l’huile d’olive sans arêtes ou le maquereau muscadet Label Rouge.

L’objectif d’être « la marque préférée des Français ». L’ambition est forte, et la conserverie entend pour cela travailler auprès des consommateurs (transparence, traçabilité des bateaux, insister sur la qualité nutritionnelle du poisson) et mener une politique éco-responsable. Les bonnes positions au classement Greenpeace (la marque bio Phare d’Eckmühl classée numéro 1, Connétable numéro 3) sont mises en avant. Des efforts sont annoncés pour les économies d’eau et la valorisation des déchets. Chancerelle est ainsi partenaire du projet « Brain Booster », qui vise à développer des ingrédients santé innovants autour du « bien-vieillir » et de la santé cognitive à partir de coproduits de la pêche bretonne (sardines). L’entreprise vise aussi à obtenir les labels « Entrepreneurs + Engagés » et « Patrimoine vivant ».

Six millions d’investissements, une centaine de postes à pourvoir. Peser sur le marché c’est aussi continuer à se développer. Après trois millions d’euros investis en 2017 sur les sites douarnenistes, c’est le double qui va l’être cette année. Pas de nouveaux bâtiments, « mais une optimisation de l’existant et un renouvellement des équipements », précise Jean-François Hug. Un dirigeant qui recrute : il est à la recherche de cent nouveaux collaborateurs, « avec un objectif de 50 CDI avant la fin 2018 ». À ce jour, ils sont 745 à travailler à Lannugat.

En 2019, des sardines « C’est qui le patron ? ! ». « C’est qui le patron ? ! », c’est la marque qui vise à préserver les marges des producteurs et dont les produits sont élaborés avec la participation des consommateurs. Lait, pizza, jus de pomme, steak haché, beurre, pâtes… Tels sont les nombreux produits proposés. Et l’an prochain les boîtes de sardines, produites chez Chancerelle à Douarnenez ! « Nous adhérons tout à fait à cette démarche, des consommateurs ont conçu le cahier des charges que nous allons appliquer », explique le dirigeant. Ce ne sera pas la marque Connétable qui apparaîtra sur les boîtes, mais « C’est qui le patron ? ! ».

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