La société cherbourgeoise va fortement augmenter sa production, offrir des produits préparés et embaucher une trentaine de personnes.
Pascal Gaumain, président de la société AMP Saumon de France, a présenté, jeudi, ses nouveaux ateliers de la zone des Flamands. Des ateliers que sa société a rachetés pour y installer une chaîne d’éviscération des saumons qu’elle élève en rade.
Cette chaîne va être complétée par une unité de fumage. Pascal Gaumain entend ainsi « produire de la valeur ajoutée » en vendant des produits transformés. Lorsque la production aura démarré, la vente sera lancée via Internet parallèlement à la vente aux professionnels de la restauration, qui sera développée. Saumon de France vend un poisson haut de gamme pêché le matin et livré l’après-midi.
Élevage de jeunes saumons
À côté de ces ateliers, AMP Saumon de France va créer un élevage de jeunes saumons. Il s’agit de « réaliser un élevage en circuit fermé pour produire des saumons toute l’année ». Actuellement, les jeunes saumons introduits dans la ferme de la rade sont produits dans l’étang de Gonneville, dont la production doit s’interrompre l’été à cause des températures d’eau trop élevées.
L’élevage en circuit fermé de Tourlaville permettra de pallier ce problème. AMP Saumon de France prévoit de ne produire aucune pollution en recyclant tous les excréments des poissons dans la production de fruits et légumes dans une serre voisine. Ce procédé traditionnel en Chine a été adapté en Europe par AMP, qui commercialise des bassins potagers associant poissons et légumes dans toute la France.
L’objectif d’AMP Saumon de France est de porter la production de saumons de 250 tonnes par an actuellement, à 3 000 tonnes. « Avec toujours le même leitmotiv : une production aquacole de qualité, durable et responsable, intégrée dans l’environnement. » Pour faire mieux encore, le poisson sera nourri avec des protéines végétales marines (algues) et des farines d’insectes, qui remplaceront les farines de poisson.
La société se donne quatre à cinq ans pour parvenir à ces 3 000 tonnes. « 3 000 tonnes sur un marché français de 250 000 tonnes, un marché mondial de 2,5 millions de tonnes, ce n’est rien », relativise Pascal Gaumain, qui a pourtant peiné à mener son projet. L’entrepreneur a déploré « une complexité administrative décourageante, des délais de deux à cinq ans pour installer une ferme aquacole, des activités difficilement financées par les banques et jamais par les fonds d’investissement ».
Malgré ces obstacles, il a réussi à trouver deux millions d’euros pour mener son projet à bien, en s’associant à un grand industriel français (qu’il n’a pas nommé) et par un recours à la bourse des PME Alternativa.
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