En doublant sa surface de stockage de produits surgelés pour atteindre les 100 000 m3, Dunfrost, filiale du groupe nordiste ConHexa, se lance un énorme défi : convaincre les importateurs d’alimentaires surgelés de préférer Dunkerque… à la Belgique !
“Nous misons beaucoup sur la dynamique apportée par le nouveau poste frontalier SIVEP (Service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières). Jusqu’ici, les services vétérinaires français avaient la réputation d’être trop pointilleux, ce qui incitait les clients à passer par la Belgique”, ont expliqué Luc Van Holzaet et Hilde De Jonghe, dirigeants de ConHexa et de ses filiales Dunfresh (stockage et distribution en froid positif, spécialisé notamment en bananes) et Dunfrost (stockage et distribution en froid négatif), dont les entrepôts sont historiquement basés à Dunkerque.
Éviter la traction depuis Anvers
Pour contourner la lourdeur des formalités administratives, grief récurrent adressé aux autorités portuaires françaises, le Port de Dunkerque a donc pris des mesures. Il a déboursé cette année 2 millions d’euros afin de regrouper les contrôles des produits d’origine animale et végétale en un lieu unique. Ce nouveau service, qui devrait être opérationnel fin 2015, promet des temps d’attente plus courts, estimés à 20 à 30 minutes et davantage d’efficacité dans le traitement administratif des imports, en permettant d’analyser 5 000 lots par an contre 1 000 actuellement.
Autre argument qui pèse dans la balance du port du nord de la France : la perspective de gains financiers substantiels pour les chargeurs : “en évitant la traction depuis Anvers, un de nos clients pourrait économiser jusqu’à 170 000 € pour 400 conteneurs”, calcule Luc Van Holzaet.
7 millions d’euros investis dans l’agrandissement de l’entrepôt Dunfrost
Pour capter le nouveau potentiel du Port de Dunkerque et faire concurrence aux ports de Rotterdam, Zeebruge et Anvers, ConHexa investit 7 millions d’euros dans l’extension de son entrepôt surgelé Dunfrost (dédié au stockage de produits d’import alimentaires surgelés : agneau de Nouvelle-Zélande, poissons d’Islande, de Norvège ou du Chili, volailles d’Amérique du Sud…).
Les travaux débutent en cette rentrée et devraient se terminer en juin 2016. Ils prévoient le doublement de la surface de stockage (8 000 m2 contre 4 000 aujourd’hui), l’augmentation des volumes de stockage (100 000 m3 sur 4 niveaux, contre 40 000 m3 aujourd’hui), la capacité de stocker 20 000 palettes contre 7 800 actuellement.
La transformation comprend également le remplacement des systèmes de réfrigération au fréon par des systèmes fonctionnant à l’ammoniac, comme l’exige la législation. Le nouvel entrepôt sera en outre équipé “de quais à températures négatives pour obtenir un cross-dock plus rapide”. La zone de picking passera elle aussi en température négative.
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