Le groupe Océalliance met un million d’euros dans un nouvel atelier de 1 000 m². Un investissement pas si commun dans une filière pêche locale en plein renouveau.
Que va changer le nouvel atelier de Foro marée aux Sables ?
Un tapis automatique, des tables de travail, des appareils pour chauffer les bottes et les vêtements… Le contraste est saisissant entre l’ancien atelier de Foro marée, qui réunissait deux petites cases de la criée des Sables-d’Olonne, et le nouvel espace, à quelques dizaines de mètres, sur près de 1000m2. Il s’agit d’une concession de la chambre de commerce qui était inoccupée depuis quelque temps.
« Cela va nous permettre de nous développer commercialement, mais également d’offrir de bien meilleures conditions de travail à nos salariés », présente Fabrice Guyot, le président du groupe Océalliance.
Constituée en 2015, cette société rassemble trois entreprises de mareyage, dont Foro marée basée à La Rochelle. Elle est désormais présente dans 33 criées, quasiment sur tout le littoral français. Plus de 500 personnes, 220 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Un mareyeur, ça sert à quoi exactement ?
« Notre métier est méconnu, convient Fabrice Guyot. Le public connaît les pêcheurs et la grande distribution. Mais ce qui passe entre les deux… » Le mareyeur est celui qui achète le poisson en gros, le conditionne, le transporte et le travaille aussi un peu: découpe, filetage, etc.
Le groupe Océalliance réalise 30% de son activité à l’exportation, dont une grande partie vers l’Espagne et le Portugal. « Ce sont de gros consommateurs et leur production ne leur suffit pas ! Nous leur vendons beaucoup de seiche et d’encornet, notamment, qui ont plus de succès là-bas qu’en France. » Chaque matin, des camions partent des Sables pour approvisionner, le soir même ou le lendemain, les étals de Madrid ou Barcelone, en plus des marchés français.
Pourquoi miser sur la criée des Sables ?
« Il est important pour nous d’être dans les endroits où ça bouge, pense Fabrice Guyot. La criée des Sables-d’Olonne est très dynamique, en plein boom. Les pêcheurs savent qu’ici ils vont bien vendre leur poisson, c’est un cercle vertueux ! » La plupart des acteurs saluent la qualité, la fraîcheur et la diversité des poissons.
« En six ans, le montant des transactions a doublé, constate Pierre Sarrazin, le responsable des criées de Vendée. Le tonnage vendu a augmenté de 85 % ! » Le centre des marées des Sables-d’Olonne est depuis quelque temps le quatrième de France en valeur. « Et Foro marée a eu un développement similaire. »
Cet investissement est-il un pari sur l’avenir ?
Plutôt une confiance retrouvée au sein de la filière pêche. « Un tel investissement est rare, c’est très rassurant pour l’avenir, confirme Pierre Sarrazin, le patron de la criée. Merci d’être là ! »
Avec ce nouvel atelier, Foro marée entend développer de nouveaux marchés. « Actuellement, 16 salariés sont basés aux Sables, on espère embaucher dans les années qui viennent », appuie Christian Gunsett, le directeur.
Une nouvelle activité s’implante déjà: le « Cash and carry ». Les restaurateurs et les poissonniers peuvent venir acheter directement au guichet qui sera créé, dans l’atelier de la criée. « Nous avons mis ce service en place à La Rochelle et cela fonctionne très bien. Aux Sables, les « petits » acheteurs sont au moins une cinquantaine inscrits à la criée...
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