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Les activités de L’Andouillerie du château, filiale du groupe Nicot, ont récemment été transférées de Châteauneuf-du-Faou à Saint-Hernin. L’usine saint-herninoise, qui hébergeait déjà l’entreprise Pêcheurs de saveurs, a été en partie rénovée.

C’est la famille Youinou qui fut à l’origine, en 1976, d’un atelier de préparation de coquilles Saint-Jacques cuisinées à Saint-Hernin. L’histoire de l’entreprise ne fut jamais un long fleuve tranquille. Partie d’un atelier artisanal, l’usine avait fait l’objet d’un agrandissement en 2011, passant à une superficie de près de 4 400 m2. Faisant face à des problèmes financiers, la société a toutefois été rachetée par le groupe concarnois Nicot en 2013. Un groupe qui compte deux de ses fleurons en Centre-Bretagne : Pêcheurs de saveur, lancé fin 2016, suite au redressement judiciaire de Nicot Gourmet, et L’Andouillerie du château, localisée depuis 1981 à Châteauneuf-du-Faou.

Deux sur le même site

Faisant face à des problèmes de vétusté dans son usine de Châteauneuf, le groupe a pris la décision d’un transfert de l’activité andouillerie à Saint-Hernin. Les deux entreprises sont donc désormais regroupées sur le même site. « La mutualisation du personnel, du chauffage, de la maintenance, permet de réaliser des économies d’échelle », assure Ludovic Lebas, directeur du site. « Sur les 4 400 m2 de surface totale, 800 m2 ont été réhabilités, ajoute-t-il. Cette partie a été intégralement déconstruite pour être mise aux normes ». En tout, ce sont 3 M€ qui auront été investis, sur deux ans, pour la rénovation de l’usine, à raison d’environ 1,5 M€ pour chaque entreprise. L’Andouillerie a bénéficié de fonds européens du programme Feader (160 000 €) et de la Région (140 000 €). Pêcheurs de saveurs a perçu quant à elle une enveloppe de 480 000 € de la Région. « La survie de l’entreprise n’aurait pas été possible sans l’investissement de la Région et de l’État ; on s’est bagarré pour ce dossier, se félicitait, mardi soir, lors de l’inauguration à Saint-Hernin, Richard Ferrand, conseiller régional et président de l’Assemblée nationale. C’est une chance formidable pour Saint-Hernin. Cela démontre qu’il est tout à fait possible d’avoir une industrie de pointe en Centre Bretagne dans le domaine de l’agroalimentaire ».

« Grande fierté »

Les travaux de rénovation ont été menés à terme fin 2018, mais il a fallu attendre le passage des autorités vétérinaires, « un dossier long et compliqué », selon le directeur. L’activité andouille a donc pu prendre son envol le 19 février. « Des fournisseurs nous disent que nous avons aujourd’hui la plus belle andouillerie de France », se réjouit Ludovic Lebas. Jérôme Nicot, président du groupe Nicot, a dit pour sa part sa « grande fierté ».

Également présent à l’inauguration, Christian Troadec, maire de Carhaix, évoquait de son côté le rôle joué par sa ville dans le maintien de cette activité à Saint-Hernin : « En 2013, alors que l’entreprise Youinou était menacée, la ville de Carhaix a permis l’approvisionnement en eau de l’usine en tirant un tuyau de la station communale jusqu’à Saint-Hernin. Un gros chantier qui visait à maintenir l’emploi », précisait-il. « Les effluents de l’usine sont aussi traités à la station d’épuration de Carhaix », ajoutait Jacqueline Mazéas, adjointe carhaisienne chargée des travaux.

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