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L’entreprise commercialise cent tonnes de bananes par jour. Aux abords du futur Min, elle investit 8,5 millions dans des locaux de 6 500 m², qu’elle intégrera à l’automne 2018.

Comme pas mal de dirigeants d’entreprises en partance pour le grand site agroalimentaire de Rezé, Benoît Mahy affiche un sourire optimiste. Directeur de Fruidor Nantes depuis 2004, il vit les derniers mois de la société sur le site actuel du Marché d’intérêt national (Min).

 « En septembre 2018, nous n’allons pas intégrer le nouveau Min proprement dit, mais le pôle agroalimentaire situé juste à côté, précise le directeur. Le nouveau Min présentait trop de contraintes architecturales pour nous, et pas suffisamment de souplesse pour une éventuelle extension. »

Réduire la manutention

Les travaux ont débuté en juin, sur un terrain situé à la limite des Sorinières. Le bâtiment agroalimentaire de 6 500 m2 sera livré en juin prochain, pour une installation en septembre. « On augmente de 50 % la superficie actuelle, et on dispose d’une réserve foncière rendant possible une extension de 2 000 m2. »

Outre les 8,5 millions investis, Fruidor compte bien profiter de ce déménagement pour devenir « une mûrisserie pilote, en matière environnementale, avec baisse des coûts et de la consommation d’énergie. Et aussi pour les conditions de travail : les évolutions technologiques permettront de faire baisser la manutention, et donc la pénibilité, sans diminuer le nombre d’emplois », escompte Benoît Mahy.

Propriété des producteurs

Pour Fruidor, cet investissement sera le point d’orgue de dix années de croissance continue. Jusqu’en 2008, l’entreprise était une filiale du groupe Pomona, qui possédait huit mûrisseries en France. Mais la production était limitée à 10 000 tonnes par an. En 2007, Pomona/Fruidor rachetait l’entreprise nantaise Unapa, ce qui augmentait le volume à 17 000 tonnes.

« En 2008, Pomona a cédé la filiale Fruidor à la société UGP-Ban », raconte Benoît Mahy. Géant mondial, UGP Ban achemine les bananes antillaises en France et dans toute l’Europe. « Fruidor réceptionne, mûrit et commercialise ces fruits. Avec cette particularité que la filiale Fruidor appartient désormais aux 400 producteurs guadeloupéens et martiniquais, qui ont regroupé toutes leurs coopératives. »

D’un ouragan à l’autre

Il y a presque dix ans, le cyclone Dean frappait les Antilles, détruisant presque à 100 % les plantations de bananes qui alimentaient Fruidor. Pour faire face à ses commandes, l’entreprise avait alors planté en Côte d’Ivoire, et signé un partenariat avec un producteur colombien. Par ailleurs, 20 % des bananes, estampillées « bio », proviennent aujourd’hui de République dominicaine.

 Fruidor va aussi prendre sa part de solidarité envers les populations de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy, meurtries par le cyclone Irma. « Avec d’autres, nous allons fournir les moyens logistiques à l’acheminement des dons de produits non périssables à destination de ces deux îles. »

La suite sur: Ouest-France