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Le groupe ABCD nutrition, qui a racheté une friche industrielle il y a un an doit lancer la production à la fin du mois de janvier. La société, qui a investi plus de 12 M€ pour regrouper ses activités sans gluten, va recruter.

C’est un patron pressé qui reçoit ce mardi, sur l’ancien site industriel Intersnack, en friche depuis 2009, à Noyon. Avec Bruno Pierre, le PDG d’ABCD Nutrition, un des leaders de la fabrication et de la commercialisation de produits bio et sans gluten, la visite du site de plus de 20 000 m2 se fait au pas de charge.

C’est que le temps est compté pour l’entrepreneur qui a fait acquisition des parcelles noyonnaises (60 000 m² au total), il y a un an auprès de la communauté de communes du Pays noyonnais (CCPN). Montant total du rachat : 1,3 M€. Après 9 mois de travaux, les premières lignes de production de sa filiale Guaranteed gluten free (GGF) devraient se mettre en route à la fin de ce mois de janvier. « Il reste encore deux gros mois de chantier » jauge le patron, qui reconnaît avoir rencontré quelques « surprises » au fur et à mesure de l’avancée des travaux.

Le lancement de la production sur le nouveau site noyonnais sera donc échelonné, « zone par zone », en quatre temps, d’ici à avril. Quant à la partie logistique, l’ensemble sera acheminé sur place ce mois-ci.

Pour l’heure, le groupe a encore du pain (bio) sur la planche, entre la fin des travaux… et les sessions de recrutements. L’arrivée à Noyon s’accompagne en effet, dans un premier temps, de trente embauches (cinquante autres suivront, sur trois ans). « Une quinzaine d’embauches sont aujourd’hui actées, assure Bruno Pierre. On a activé tous les réseaux possibles pour recruter localement, notamment via les agences d’Intérim et avec l’aide de la communauté de communes. » Pour les quinze derniers postes à pourvoir, la société qui compte aujourd’hui 106 salariés s’apprête à recruter pour la partie production, mais aussi en responsable production, maintenance et logistique, administration des ventes et recherche et développement*.

Parmi les premiers embauchés figurent, notamment, des ex « Bahlsen », qui avaient quitté le site en 2009, la mort dans l’âme. « Sur ce site, il y a aussi une histoire à reprendre, glisse Bruno Pierre. Il fallait faire revivre cette friche avec des gens qui l’ont vu crever. Il y a chez eux un véritable attachement à ces lieux. La fermeture a été un crève-cœur. » Au total, 182 emplois avaient alors été supprimés.

Au-delà de la belle histoire, ce rachat obéit surtout à des impératifs économiques et stratégiques pour GGF, dont l’activité était « à l’étroit » sur ses sites de Roye et Moreuil (Somme). « On était arrivés à saturation, on n’avait pas le choix pour continuer à croître, souligne le chef d’entreprise. A Noyon, on va être trois fois plus capacitaires. Cela va révolutionner l’activité ! » A l’image de cette nouvelle ligne à biscuits, longue de 120 m, capables de « sortir » une tonne de produits à l’heure contre 150 kg sur l’installation actuelle.

L’arrivée de GGF à Noyon ne condamne pas pour autant les deux autres sites de production du groupe. Une équipe de 10 personnes sera ainsi maintenue sur le site de Moreuil. Le sort du site de Roye n’a quant à lui pas encore été tranché. Au total, pour regrouper ses productions sans gluten, le groupe devait initialement investir 12 M€. Un chiffre aujourd’hui revu à la hausse, « de 5 à 10 % ».

La suite sur:  Le Parisien