Les agriculteurs se tournant plus vers les céréales, la coopérative vendéenne fait grossir ses silos, installe des portiques plus efficaces. Un programme de 40 millions d’euros sur deux ans est prévu notamment dans sa filière céréalière.
Le groupe Cavac étoffe son outil industriel. En juin prochain, cette coopérative agricole vendéenne aura bouclé un programme d’investissements de 40 millions d’euros sur deux ans, dont 23 millions sur l’exercice en cours. Le silo d’Aizenay, près de La Roche-sur-Yon, verra ses capacités quadrupler à 40.000 tonnes. Cet investissement de 7 millions d’euros s’inscrit dans le cadre d’un plan visant à accompagner sur plusieurs années la montée en puissance de l’activité céréalière en Vendée, à l’exception notoire de l’été 2016, où les fortes pluies ont amputé la collecte de 20 %. De plus en plus d’agriculteurs se tournent vers les cultures végétales, plus rentables que l’élevage. D’où la nécessité de stocker plus de céréales et de créer des silos.
Travail du grain
L’investissement doit aussi permettre d’installer des outils plus modernes permettant de travailler les céréales par lots. Il s’agit de mieux répondre aux filières qualité demandées par les industriels de la meunerie ou de la viennoiserie, de plus en plus exigeants en matière de travail du grain. Dans le même esprit, Cavac vient d’investir 2,5 millions d’euros dans un portique qui permettra de charger plus rapidement les navires desservant ses clients internationaux depuis le port des Sables-d’Olonne, là encore sur un positionnement plutôt qualitatif. Un contrat de 20.000 tonnes de blé dur vient par exemple d’être signé pour les pâtes Barilla.
Pain bio
Le groupe est lui-même un consommateur de céréales via sa filiale Biofournil, pionnier français de la boulangerie bio. Cette unité, basée dans le Maine-et-Loire, fait l’objet d’un investissement de 4 millions pour accroître ses capacités. Sa surface a été portée de 3.000 à 5.400 mètres carrés. De nouveaux équipements ont été implantés, dont des fours pour la production de pains buns (pains hamburger), un segment en croissance. Un tunnel de surgélation a également été réalisé.
Lin et chanvre isolant
Biofournil a enregistré une croissance de 15 % sur l’exercice clos en juin dernier. C’est aussi le cas de Bioporc, autre filiale du groupe dans la charcuterie bio, tandis que Cavac Biomatériaux, une autre diversification récente, confirme son décollage dans les isolants à base de lin et de chanvre. « Quels que soient les domaines, le bâtiment ou l’automobile, les matériaux biosourcés ont la cote », commente le groupe. La progression de ce pôle agro-industriel, dont le chiffre d’affaires dépasse à présent 50 millions d’euros, a partiellement compensé la mauvaise récolte céréalière de 2016, le chiffre d’affaires global du groupe s’établissant à 896 millions d’euros, en baisse de 11 %, pour un résultat net consolidé ressortant à 5,6 %, à la hausse.
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