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De New York à Tokyo, Bridor fournit pains et viennoiseries aux hôtels de luxe, aux compagnies aériennes, à l’Élysée et à l’équipe de France, en Russie. Retour sur une success story de 30 ans fêtée ce jour à Rennes.

Une insolente croissance de son chiffre d’affaires de 20 % par an, un doublement de son activité tous les cinq ans et des viennoiseries et pains « premium », que l’on retrouve aussi bien sur les tables d’hôtels de luxe de 120 pays que servis à 10 000 m d’altitude par de prestigieuses compagnies aériennes.

Cette réussite est celle de l’entreprise Bridor : la filiale du groupe Le Duff élabore et fabrique une vaste gamme de pains et de viennoiseries qui vont se faire croquer aux quatre coins du monde.

Ce vendredi matin, Bridor va souffler ses trente bougies, à l’usine historique de Servon-sur-Vilaine, en présence notamment du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Les croissants Bridor vont-ils devenir un atout pour la diplomatie française ? Peut-être !

Inauguration d’une nouvelle usine en Chine

Et dire qu’en 1986, date de sa création, cette usine ne faisait que 500 m2, contre 70 000 m2 aujourd’hui. Depuis, elle a égrené d’autres sites, dont celui implanté près de Laval, qui va bientôt passer de 40 000 m2 à 70 000 m2.

Bridor s’est exporté à Montréal (40 000 m2) et à Philadelphie (25 000 m2)… Et comme si ça ne suffisait pas, un autre site de production va être inauguré d’ici la fin juin, en Chine, par le Premier ministre, Édouard Philippe ! Sans oublier une nouvelle usine qui devrait ouvrir dans quelques mois, près de celle de Laval !

« Il faut oser avec une prudence audacieuse », répond Louis Le Duff, quand on l’interroge sur cette success story. Effectivement, le patron breton a été très audacieux.

Retour dans les années 1980, à l’époque où il crée l’enseigne Brioche Dorée. Les boutiques vont se multiplier en France. « Chaque boutique fabriquait son propre pain et ses viennoiseries, rappelle Louis Le Duff. Ça voulait dire que, dans chaque boutique, il fallait deux professionnels de la boulangerie. Quand on est arrivé à soixante boutiques, ça commençait vraiment à devenir difficile à gérer : recruter 150 boulangers, les problèmes de planning… »

Surtout, Louis Le Duff tient à ce que les produits vendus soient d’une qualité irréprochable. C’est son mantra. « La qualité, la qualité, la qualité », répète-t-il à l’infini. Du beurre breton ou de Poitou-Charentes, de la farine sélectionnée…

Un site unique et la surgélation

C’est alors qu’il rencontre le talentueux Gaston Le Notre, chef parmi les chefs. Ce dernier lui parle de la surgélation, d’aliments sous vide… Des notions très avant gardistes à l’époque. « J’ai aussi rencontré des spécialistes de l’Institut national de la recherche agronomique, qui m’ont confirmé que la surgélation pouvait préserver la qualité des aliments. »

Louis Le Duff catalyse ces concepts et déploie, même s’il refuse de le reconnaître, son génie des affaires et de l’entreprenariat. Il prend sa décision : tous les produits seront fabriqués sur un seul site, surgelés et envoyés ensuite dans ses boutiques.

C’est à cette époque qu’il invente un de ses slogans préférés. « Artisan dans le produit, industriel dans la gestion. »

L’idée fait dresser les cheveux de puristes, pour qui la surgélation est un crime de lèse-majesté.

En attendant, Bridor a continué de grandir et entame aujourd’hui sa conquête de la planète

Lire la suite: Ouest-France