La coopérative Agrial, qui produit les cidres Ecusson et Loïc Raison, acquiert le britannique Aston Manor.
Le cidre français et le « cider » britannique n’ont rien à voir, disent les experts. Les recettes ne sont pas les mêmes : le cidre français est fait à 100 % à base de pommes, tandis que le « cider » anglo-saxon peut ne pas en contenir plus de 30 %. La différence n’a en tout cas pas dissuadé le groupe coopératif Agrial , leader du cidre en France, de s’offrir Aston Manor, numéro deux du « cider » Outre-Manche. Un groupe familial né en 1983 appartenant aux Ellis, qui réalise un chiffre d’affaires de 134 millions de livres (150 millions d’euros) et exporte dans plus de 20 pays.
La taille des deux marchés n’a, elle non plus, rien à voir. Quand la France produit 800.000 hectolitres de cidre, le Royaume-Uni fabrique 8 millions d’hectolitres de « cider », indique Marc Roubaud, le directeur général d’Eclor, la branche boissons de la coopérative. C’est le plus gros marché au monde, dont il représente 43,5 % des ventes. L’acteur dominant du cidre mondial est le brasseur Heineken avec la marque Strong Bow.
L’acquisition d’Aston Manor est une grosse opération pour Agrial, qui prend ainsi pied au Royaume-Uni. La priorité de la coopérative normande, qui produit les marques Ecusson, Loïc Raison et La Mordue , est de pallier les effets du ralentissement du marché français en trouvant de nouveaux débouchés pour ses coopérateurs producteurs de pommes. L’idée est de vendre les jus nécessaires à la production d’Aston Manor plus que du cidre à la française. Chacun ses goûts.
Agrial, qui, via sa filiale Eclor, est installé aux Etats-Unis depuis plusieurs années, poursuit donc son internationalisation en mettant la main sur les quatre usines agroalimentaires d’Aston Manor. Elle a deux sociétés américaines avec Manzana dans la Napa Valley en Californie, où elle fabrique de la compote et du vinaigre de cidre. Et Seattle Cider dans l’Etat de Washington, premier consommateur de cidre aux Etats-Unis.
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