Le fabricant de pains d’épices et de biscuits a investi 3,5 millions d’€ pour l’extension de son site de production d’Ensisheim, près de Mulhouse. Cette extension fait suite au rachat en 2016 de la société La Biscuiterie de France dans le Loiret dont Fortwenger a intégré les recettes, les machines et la ligne de production de pains d’épices en janvier 2017.
Depuis le rachat de La Biscuiterie de France, fabricant de pains d’épices à Villemandeur, près d’Orléans, Fortwenger basé à Gertwiller, dans le Bas-Rhin, se revendique comme le plus gros fabricant français de pain d’épices. La société familiale qui emploie 70 salariés pour un chiffre d’affaires de 13,5 millions d’€ a du réorganiser sa production pour intégrer les équipements de la petite entreprise de 9 salariés, qui avait été mise en liquidation judiciaire en septembre 2016.
Les recettes, les machines et la ligne de production de pains d’épices ont été intégrées en janvier 2017. Cette acquisition a représenté un investissement d’1,3 million d’€. Le fabricant alsacien a alors entrepris d’agrandir son site de production d’Ensisheim (Haut-Rhin). Les travaux ont démarré l’été 2017, faisant passer la surface de 1.000 à 3.500 m2, pour un investissement de 3,5 millions d’€. Depuis 2012, le site haut-rhinois fabrique des bredele (les petits gâteaux typiquement alsaciens).
Dans quelques jours, après 5 mois de tests, il produira également des pains d’épices spécifiques (quetsche-cannelle, chocolat…). L’entreprise alsacienne a notamment rapatrié de La Biscuiterie de France un four de 18 mètres de long sur 3 mètres de large, datant de 2015. Le site d’Ensisheim emploie aujourd’hui 8 personnes, mais il a été conçu pour accueillir 90 salariés, ainsi qu’une seconde ligne de production. Il produit 1,2 tonne de bredele par jour.
Le site de production principal reste à Gertwiller, au siège de l’entreprise, sur une surface de 4.000 m2. C’est là que sont emballés tous les produits. L’usine d’Ensisheim est dédiée aux nouveautés et à la gamme biologique. Fortwenger a en effet pris le virage du bio et devrait obtenir sa certification AB (ingrédients issus de l’agriculture biologique) en janvier prochain.
La gamme bio comprendra dans un premier temps 6 références de petits gâteaux et 3 références de pains d’épices. Ces nouveautés seront d’abord proposées à l’export puis dans les 7 boutiques appartenant à l’entreprise, réparties dans toute l’Alsace où elle réalise 40% de son chiffre d’affaires.
Objectif, 10% à l’export dans les trois ans
L’ambition du dirigeant, Steve Risch, est désormais de sortir des frontières. En 2017, il a recruté un responsable export et a décidé d’investir 100 000 € pendant 4 ans pour prospecter et participer à des salons à l’étranger. Par l’instant, l’export représente 2% du chiffre d’affaires, mais d’ici à trois ans, l’objectif est d’atteindre les 10%. Les produits Fortwenger se sont déjà vendus aux États-Unis, au Mexique, en Russie, au Japon, en Chine.
Cette année, pour sa deuxième participation au Summer Fancy Food Show, un salon qui s’est tenu à New York, le fabricant alsacien a remporté le prix de la meilleure innovation française avec les mini Stollen à la mirabelle. « Ce produit est notre meilleure vente aujourd’hui », observe Steve Risch. Dès l’an prochain, les commandes États-Unis passeront de 4 références à 15.
La croissance est aussi au rendez-vous sur le marché national. « La tendance de progression de notre chiffre d’affaires est de 25%. Nous attendons 16 millions d’€ au 20 juin 2019 [au bouclage de l’exercice en cours], contre 13,5 millions aujourd’hui », assure le dirigeant. La croissance provient surtout des ventes dans la région parisienne et dans le sud de la France, en grande distribution qui représente la moitié du chiffre d’affaires.
Mais pourquoi les pains d’épices alsaciens rencontrent-ils un tel succès ? « Nous fabriquons un produit sain, pas cher et qui possède une origine ». Steve Risch a trouvé la recette pour l’avenir de Fortwenger qui vient de fêter ses 250 ans : concilier tradition et innovation.