12 Millions d’euros, c’est la somme que prévoit d’investir Ronsard pour moderniser son outil de travail de Bignan, et coller au marché, avec le soutien de l’Europe et de la Région.
12 Millions d’euros, c’est la somme totale que prévoit d’investir Ronsard pour moderniser son outil de travail de Bignan, et coller davantage au marché, avec le soutien de l’Europe et de la Région Bretagne…
Spécialiste de l’abattage de volaille, unité du groupe Triskalia et Eureden (mariage D’Aucy/Triskalia), Ronsard, c’est aujourd’hui un groupe comprenant sept sites industriels, implantés au coeur des principales régions avicoles françaises : Bretagne, Sud Ouest, Orléanais, Bresse.
Des outils de transformation performants comme celui de Bignan bien sûr, spécialisé dans l’abattage et la transformation de poulet, dinde et la conception de produits élaborés cuits, mais également ceux de Le Faouët (56), Jouy (Ille-de-France), Losse (Landes), Saint-Jean-de-Reyssouse (Ain-Bresse) et deux autres outils ; l’un à Salavre (poulet label) et l’autre à Bourg-en-Bresse (transformation, distribution vers l’hôtellerie, la restauration…).
« En phase avec les attentes sociétales »
« Le groupe Ronsard génère un chiffre d’affaires de 185 millions d’euros et emploie sur l’ensemble de ses sites 900 salariés (500 à Bignan), » souligne Philippe Vernet, directeur général du groupe depuis début 2018, entouré de son directeur de site Alain Le Page et de plusieurs élus du secteur.
Spécialiste de l’agroalimentaire, ayant fait ses armes aussi bien en volaille qu’en bovin ou dans le lait – l’international pour Lactalis par exemple- Philippe Vernet entend plus que jamais développer son activité, « notamment dans le cuit et les produits de service, et cela, pour être en phase avec les attentes sociétales, » explique-t-il.
« Nous travaillons à nous différencier »
Le chef d’entreprise souligne ne pas vouloir se battre sur un marché essentiellement tenu par des groupes, pour certains internationaux, mais offrir de nouvelles opportunités de consommation. « Nous travaillons à nous différencier, en apportant des produits répondant aux souhaits de nos clients ».
Le concept mis en place s’intitule « Planète positive ».
« Il se détermine par une réelle volonté des acteurs; amont et aval, de favoriser des produits de qualité, en lien avec le bien être animal, au travers d’une souche de poulet à croissance lente. Une souche spécifique, plus résistante… et élevée sans antibiotiques ».
Un poulet standard atteint souvent le poids de 1,800 kg en 28 jours. Le poulet à croissance lente « Planète positive » atteindra ce même poids en 42/44 jours.
Pour répondre à cette exigence de croissance lente et de croissance sans antibiotiques, l’élevage se voit forcément impacté puisque le nombre de mètres carrés attribués aux poulets doit augmenter, la taille des bâtiments d’élevage doit être revue à la hausse, la conception même des bâtiments… ça c’est pour l’aspect élevage. Diverses aides peuvent être octroyées par la Région dans le cadre des constructions, réhabilitations de bâtiments d’élevage.
Côté abattage et transformation, la mise en place de cette démarche implique de créer une véritable adéquation entre les outils industriels et le développement souhaité.
«Renforcer notre positionnement»
» Au sein de l’abattoir, nous avons investi 5 millions d’euros en 2018, sur la partie produits cuits. D’importants travaux ont été menés pour moderniser notre outil de travail, augmenter la capacité de production… » précise Alain Le Page.
« Aujourd’hui, il reste encore, un certain nombre d’investissements à réaliser : un programme de 7 millions d’euros va venir compléter celui déjà engagé, appuie Philippe Vernet. Cette démarche volontaire va nous permettre de renforcer notre positionnement sur le marché national, tout en assurant la pérennité de notre outil de travail. On cultive la différence pour marquer notre empreinte. »
« L’Europe, au cœur de nos territoires »
Europe et Région viennent en aide aux éleveurs et aux outils d’abattage et de transformation, au travers de diverses subventions dont celles générées par le Pass compétitivité IAA (Industrie Agro-Alimentaire) mis en place par la Région.
« Il s’agit d’un soutien aux investissements matériels de production ayant pour objectif de renforcer la compétitivité de l’entreprise, améliorer les conditions de travail des salariés(es), renforcer l’efficacité énergétique, accroître la préservation de l’environnement ou renforcer la qualité des aliments, » cite Raymond Le Brazidec, conseiller régional, n’oubliant pas de rappeler l’importance des fonds accordés par l’Europe.
Se réapproprier le marché national
Le Pass compétitivité IAA a pour objectif (en lien avec le plan volaille) offre aux éleveurs, abatteurs et transformateurs bretons, la possibilité de se réapproprier le marché national, grâce à des outils modernes favorisant un certain confort pour l’éleveur, de meilleures condition sde vie pour les animaux… et des économies d’énergie.
Le parc « bâtiment d’élevage » doit absolument être restauré, repensé, modernisé… (jusqu’à 25% d’aides pour un bâtiment neuf), des garanties de prêt peuvent être accordées aux jeunes agriculteurs…Autant d’actions innovantes en direction de la filière volailles pour lui permettre de redorer son blason.
J.-M. F.