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Basée près de Champagné, la plateforme logistique poursuit son agrandissement avec deux unités supplémentaires. L’objectif est de stocker des volumes ayant doublé entre 2007 et 2016.

Automatisation reine

Sacré mécano. La forêt de poutres métalliques s’aperçoit de loin. De la route de Paris, impossible, en effet, de rater le mastodonte en train de naître dans le parc de la Socamaine, près de Champagné.

100 mètres de long, 42 de haut : cette nouvelle unité logistique sera, dans quelques mois, le royaume de l’automatisation.

Fondée en 1976 par André Jaud, Socamaine a évolué au rythme de la croissance de la grande distribution. Socamaine 1, 2, puis 3, et enfin 4. Ces immenses plateformes constituent l’une des seize centrales d’achat Leclerc en France.

La « Soca » livre quotidiennement 39 hypermarchés, 43 drives et de nombreuses marques spécialisées dans le bricolage, le jardinage ou la beauté, dans neuf départements du Grand Ouest.

Le dernier agrandissement, datant de 2007, a fait naître Socamaine 3 sur 37 500 m2. Insuffisant pour suivre la croissance des drives. « Nous avions besoin de stocker des produits frais, mais aussi d’un site pour des palettes de produits secs, résume Geoffroy Rivet, directeur du site. Comme nous n’avions pas énormément de réserves foncières, on a choisi de stocker en hauteur. »

35 000 palettes

Deux constructions ont donc été validées : l’une de 12 000 m2 pour les produits frais, un entrepôt qui pourra être mécanisé, et l’autre de seulement 5 000 m2 au sol mais de 42 m de haut. Cet impressionnant module est construit sur des pieux plongés dans le sous-sol, afin de garantir sa stabilité. Le magasin pourra ainsi regrouper 35 000 palettes chargées.

Là où le cariste s’arrête, la machine continue. Au-delà d’une hauteur de 10 m, il faut en effet automatiser le processus. Ce sera le rôle de transtockeurs qui vont ranger les palettes en hauteur, sur dix-sept niveaux. « Les machines vont traiter les gros volumes et les produits lourds, tandis que les opérateurs seront chargés de conditionner les produits plus légers et la mise en bacs », prévient le président de la Socamaine, Jean-François Huet.

« L’avenir est assuré »

Depuis deux ans, jusqu’à 100 personnes travaillent sur ces chantiers, qui représentent un investissement de 66 millions d’euros. Qui paie la facture ? Les adhérents de la Socamaine, c’est-à-dire les patrons des supermarchés, qui se retrouvent une fois par semaine sur le site.

Dans le système Leclerc, chaque patron est propriétaire de son entreprise et veille au bon fonctionnement de la centrale d’achat. « C’est une coopérative qui redistribue ses profits, indique Jean-François Huet. Dans les années 70, les magasins étaient livrés à 80 % directement par les fournisseurs, aujourd’hui c’est l’inverse. » Pas besoin de préciser l’adresse aux agriculteurs mécontents qui, plusieurs fois, se sont réunis devant la Socamaine…

D’ici l’été prochain, les chantiers seront achevés. Face à la station-service, Socamaine 1 regroupera les produits frais, Socamaine 2 les produits surgelés et les produits non-alimentaires (bazar, textile), Socamaine 3 les produits d’épicerie, liquides, de parfumerie et d’entretien.

L’apparition des deux modules va permettre de créer une soixantaine d’emplois, spécialement dans la maintenance, selon les dirigeants. « Le Mans a un intérêt logistique évident et nous pensons que l’avenir du site est assuré » relève Geoffroy Rivet.

La suite sur:  Ouest-France