Le groupe Olvéa, implanté à Fécamp (Seine-Maritime) depuis 90 ans, a inauguré ce vendredi 7 septembre, son usine de raffinage d’huiles. C’est l’une des entreprises leader dans les huiles végétales et de poisson.
Trente millions d’euros pour une usine verte
Aux portes de Fécamp, dans le parc d’activités des Hautes-Falaises, la nouvelle usine de raffinage d’Olvéa attire l’œil avec son toit en pente recouvert, sur 1 300 m², de panneaux photovoltaïques.
Quatre ans ont été nécessaires pour mener à bien ce projet. Un investissement de 30 millions d’euros pour qu’Olvéa devienne autonome pour le raffinage de ses huiles. « Jusqu’à présent, nous étions dépendants de sous-traitants, justifie Arnauld Daudruy, président du groupe. Avec cette usine, nous allons gagner en maîtrise de nos produits, en flexibilité et surtout nous serons responsables sur les questions de sécurité sanitaire. Un enjeu primordial pour nos clients. Pour raffiner les mêmes volumes, 20 millions auraient suffi. Les 10 millions supplémentaires sont pour la sécurité. »
À plein régime, l’usine aura une capacité de 100 t d’huile par jour, soit 35 000 t par an. Elle pourra stocker 10 millions de litres dans ses 93 cuves.
Un acteur majeur sur le marché des huiles
Olvéa est un poids lourd dans le domaine des huiles végétales et de poisson. Elles sont destinées aux industries cosmétique, pharmaceutique, à l’alimentation humaine et animale. Parmi ses clients : l’Oréal, Clarens, Yves Rocher, BASF et Colgate.
Avec les huiles produites par Olvéa, ces entreprises font des huiles d’Argan, du beurre de karité, des aliments pour animaux, des produits pour bébés, des médicaments. Les produits d’Olvéa partent pour 75 % à l’export. L’entreprise a créé 12 filiales. Elle compte 250 employés dont 120 en France. La nouvelle usine a permis de créer 40 emplois. Le groupe affiche un chiffre d’affaires de plus de 100 millions d’euros. Il était de 5 millions, il y a dix ans. Avec l’usine de raffinage, l’objectif est de 200 millions d’euros dans cinq ans.
Une usine très verte
Arnauld Daudruy et sa sœur, Caroline Mayaud-Daudruy, directrice générale, ont la fibre écolo. L’usine de Fécamp est très verte. « Nous avons une responsabilité vis-à-vis de nos enfants », martèle Arnauld Daudruy. Les panneaux photovoltaïques vont permettre d’assurer la moitié de la consommation électrique d’une des deux lignes de raffinage. Le reste de l’alimentation énergétique est acheté auprès de filières de gaz issu de la méthanisation et d’électricité verte.
Trois réservoirs de récupération d’eau de pluie doivent permettre de récupérer jusqu’à 12 millions de litres par an, utilisés dans le processus de raffinage.
Une histoire de famille
Olvéa fêtera ses 90 ans en 2019. Depuis ses origines, l’entreprise est dirigée par un Daudruy. À ses débuts, la société s’est développée avec la pêche fécampoise à la morue au large de Terre-Neuve et du Groenland. Elle s’approvisionnait en huile de foie de morue auprès des bateaux Terre-Neuvas . Ces huiles étaient revendues pour l’alimentation humaine et animale. Après la Seconde Guerre mondiale, la société élargit ses activités dans les huiles d’origine marine. Dans les années 70, un département huiles végétales à usage cosmétique et pharmaceutique a été créé et « a apporté une forte croissance à l’entreprise » .
Aujourd’hui, Arnauld Daudruy et sa sœur continuent à assurer le développement de l’entreprise familiale, « avec une conscience citoyenne » , salué par le président de la Normandie, Hervé Morin, ce vendredi, lors de l’inauguration. Olvéa a notamment développé des programmes d’aide aux femmes au Burkina Faso, l’un de ses pays d’implantation.
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