Christophe Le Bihan, directeur général et associé du groupe Mytilimer (marque La Cancalaise), est intervenu lors du Forum économique breton qui se déroulait à Saint-Malo, les 8 et 9 septembre 2020. L’entreprise va se doter d’un nouveau bâtiment à Cancale.
Le groupe Mytilimer (60 millions de chiffre d’affaires dont 10 % à l’export, 120 salariés) est spécialisé dans le secteur des produits de la mer, de la production à la distribution.
L’entreprise, basée à Cancale (Ille-et-Vilaine) exploite la marque La Cancalaise. Elle a acquis le mareyeur haut de gamme, Marie Luxe, en 2017.
Un nouveau bâtiment à Cancale
« Notre cœur de métier reste la mytiliculture. En volume, nous sommes leaders sur le marché européen
, souligne Christophe Le Bihan.
Les équipes planchent, en ce moment, sur un chantier d’envergure. L’édification d’un bâtiment d’environ 10 000 m², dans l’extension de la zone du Vauhariot à Cancale. Nous allons occuper un terrain de 3,6 ha. Le dépôt du permis de construire est en cours.
Le site industriel – dont la mise en service est prévue pour 2022 – va permettre à Mytilimer d’atteindre un bilan carbone négatif pour la production de moules.
En 2012, la société a fait appel à l’Inra, l’Institut national de la recherche agronomique, nous avons accueilli des chercheurs durant six mois.
Objectif : faire évoluer les méthodes de travail pour diminuer l’empreinte environnementale de l’entreprise.
Une solution pour les moules sous taille
Une solution a été trouvée pour valoriser les moules sous taille, des coquillages trop petits pour être commercialisés. Ce ne sont pas des déchets mais des produits qui ne sont pas arrivés à maturité
, explique le dirigeant.
Ces moules qui représentent entre 20 et 30 % de la récolte sont rejetés sur l’estran. Un gaspillage de ressources qui n’est pas sans causer de désagréments, comme les odeurs.
Un brevet mondial a été déposé. Des tests grandeur nature ont été effectués. Aujourd’hui, nous sommes au 3e étage de la fusée. Il y a quinze ans, nous sommes partis de rien. Désormais, nous traçons la route pour les vingt ans à venir
, image Christophe Le Bihan. Mytilimer va aussi utiliser de nouveaux emballages pour permettre d’aller plus loin en matière de développement durable.
Le futur site traitera les moules commercialisables, mais également les coquillages sous taille.
« Une économie de filière »
L’entreprise souhaite développer une économie de filière. Nous voulons créer un maximum de plus-value, équitablement répartie entre les différents acteurs. Tout en gardant des prix raisonnables pour l’acheteur.
Au Forum économique breton, le dirigeant intervenait sur le maintien des centres de décision et des outils de production en Bretagne. Avec la ligne ferroviaire à grande vitesse, nous ne sommes pas loin de Paris. Ici, l’avantage, c’est que nous sommes bien accompagnés par les élus.
Concernant les difficultés à recruter : Nous avons résolu le problème. Nous embauchons des profils généralistes du secteur agroalimentaire et nous les formons aux produits de la mer. Nous avons par exemple recruté des anciens salariés du groupe Roullier.
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