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Le leader français de la crevette en marque distributeur vise notamment l’Europe du Nord. Il investira 15 millions d’euros dans le Pas-de-Calais.

Crusta C prépare un jeu de chaises musicales dans son organisation industrielle. Le spécialiste de la crevette tropicale, fondé par Franck Nguyen en 1993, et basé dans le Gers, se dote d’une nouvelle chaîne de cuisson de crevettes surgelées à Arras. Cette usine sera spécialisée dans la production de crevettes en petits formats (250 et 500 grammes) à destination du marché libre-service et surtout estampillés « ASC », c’est-à-dire aquaculture durable . « L’Europe du Nord ne veut que des produits ASC. Et quand on regarde la carte, Arras est le noeud logistique pour aller vers l’Europe du Nord », explique Franck Nguyen.

Emprise foncière

L’actuelle production de gamme ASC dans l’usine de Crusta C à Boulogne-sur-Mer sera transférée dans la nouvelle entité, qui devrait être opérationnelle d’ici à l’été 2020. L’entreprise joue la carte environnementale sur cette nouvelle entité, qui sera couverte de panneaux photovoltaïques et dont les terrains seront tondus par des moutons. L’investissement atteint 9 millions d’euros, pour une unité très automatisée qui produira 4.000 tonnes de crevettes chaque année. Elle emploiera 20 personnes, mais cet effectif pourrait doubler à terme. En effet, Crusta C a réservé une emprise foncière permettant, le cas échéant, de doubler les capacités.

6 millions d’euros pour Boulogne

En parallèle, les volumes ainsi libérés de l’unité de Boulogne-sur-Mer vont permettre à l’entreprise d’y produire des crevettes décortiquées et sans additifs, une tendance forte du marché, indique Franck Nguyen, qui pousse aussi les feux sur les produits allégés en sel, sans sulfite, et les crevettes alimentées sans OGM. Un programme global de 6 millions d’euros sur cinq ans sera dévolu au développement de l’usine boulonnaise. « On pense que c’est une année charnière. Le marché de la crevette est devenu relativement stable, on y voit clair sur la consommation et les prix, la demande chinoise est moins forte, moins exponentielle », analyse Franck Nguyen.

Crusta C, qui a réalisé 120 millions d’euros de ventes l’an dernier, dont 70 % en marques distributeur et 15 % à l’export, espère 20 millions de plus à brève échéance, tout en augmentant ses parts à l’export. Mais cette dynamique concerne l’ensemble du groupe familial JMI. Entièrement intégré, de la pêcherie jusqu’à la distribution, il a réalisé 166 millions d’euros en 2018, avec 1.200 salariés, et devrait atteindre vite les 190 millions d’euros, anticipe Franck Nguyen.

La suite sur: Les Echos