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Les deux sociétés détiennent déjà une coentreprise au Japon. Aeon va désormais soutenir le développement de l’enseigne bio en France.

Tout a commencé par une balade dans Paris. A l’occasion d’un séjour dans la capitale française, un membre de la famille de Motoya Okada, le PDG d’Aeon, le plus grand distributeur du Japon, découvre un magasin Bio c’Bon. A son retour à Tokyo, il évoque le concept avec le dirigeant déjà très sensible aux enjeux de sécurité alimentaire. Et un premier contact est pris avec le groupe français. Quelques mois après, la coentreprise « Bio c’Bon Japon » détenue à 50 % par chacune des deux sociétés, est lancée pour ouvrir des boutiques dans l’Archipel. Nous sommes en 2016. Deux ans plus tard, ce mercredi, Aeon va officialiser sa prise de participation de 19,9 % dans la filiale française de Bio c’Bon.

Avec cet investissement, dont le montant exact n’est pas encore communiqué, le géant japonais s’offre une part des activités de distribution en France, où la chaîne compte 123 magasins, mais également un accès potentiel à certains savoir-faire du groupe en matière de logistique et de maîtrise de la traçabilité des produits. Autant de technologies qui pourraient inspirer Aeon dans son projet de développement du bio au Japon, où les producteurs dédiés à ce segment sont encore très peu nombreux.

Doubler le réseau

Malgré la taille de la population – 127 millions d’habitants – et son pouvoir d’achat élevé, le marché du bio reste très limité dans l’Archipel. Mais la direction d’Aeon est convaincue que la demande va progresser rapidement avec le développement d’un réseau visible de magasins. Bio c’Bon Japon, qui a déjà réalisé sept ouvertures dans la capitale nippone cette année, doit inaugurer ce vendredi à Yokohama, son premier magasin hors de Tokyo. Et dix autres nouvelles boutiques sont déjà programmées pour 2019 dans le pays. Bio c’Bon précise que les ambitions à trois ans de la coentreprise visent à atteindre la barre des 50 points de vente.

Partenaire actif de Picard

Thierry Chouraqui, le président de Bio c’Bon, fait état d’un chiffre d’affaires en France de 170 millions d’euros. Cela place la chaîne derrière les deux autres spécialistes que sont la coopérative  Biocoop et la filiale de Monoprix  Naturalia . Il ne cache pas que le groupe familial qui se développe avec le soutien de la société d’investissement Marne & Finance, qu’il dirige également, « peut doubler son parc de points de vente » dans l’Hexagone au rythme d’une vingtaine d’ouvertures par an. Le marché du bio a doublé en France en dix ans.  Les grandes enseignes de distribution, comme Leclerc et Carrefour, développent des chaînes spécialisées.

Les dirigeants d’Aeon connaissent bien la distribution française. Leur groupe a racheté il y a plus de dix ans les activités de Carrefour au Japon. Il est aujourd’hui un partenaire actif de Picard. Aeon a testé deux corners de surgelés à la marque française dans ses supermarchés puis a ouvert huit boutiques.  Picard met lui aussi l’accent sur le bio.