Le réseau Le Saint s’apprête à acquérir l’usine Marine Harvest qui emploie 51 salariés à Lorient. Le groupe finistérien veut faire du site morbihannais la tête de pont de son activité « marée » en plein essor.
Dans un communiqué, le réseau Le Saint explique qu’il s’est rapproché il y a quelques semaines de Marine Harvest pour lui faire part de son intérêt d’acquérir le site lorientais de 2000 m². « Au départ, Marine Harvest n’avait pas de projet, ni de rapprochement ni de cession. Et nous, de notre côté, nous envisagions de créer un nouveau bâtiment à Lorient. Nous nous sommes rencontrés deux ou trois fois et mis d’accord sur la reprise de l’usine lorientaise de Marine Harvest. L’objectif est de faire de Lorient notre site principal au niveau de la marée », explique Denis Le Saint, codirecteur du groupe de distribution, dont le siège est à Guipavas (29).
Top Atlantique qui opère sur la Bretagne annonce pour 2018 un chiffre d’affaires prévisionnel de 38 millions d’euros sur un total de 100 millions d’euros pour l’ensemble de l’activité marée du réseau Le Saint. Ce dernier comprend une trentaine d’entreprises disséminées dans l’Ouest de la France, de la Bretagne à Perpignan, en passant par la Normandie. Quant à Marine Harvest, à Lorient, elle est constituée d’une société de filetage, de découpe, de conditionnement et de commercialisation de produits de la mer. Initialement spécialisée dans le poisson à chair blanche (lieu, cabillaud…) son activité s’est diversifiée dans la découpe et la transformation du saumon et son marché est orienté principalement en restauration hors domicile.
Les 51 salariés repris
Marine Harvest emploie actuellement, à Lorient, 51 salariés en CDI et prévoit un chiffre d’affaires de plus de 30 millions d’euros en 2018. Le Saint annonce clairement qu’il conservera le personnel dans son intégralité « pour bénéficier de son savoir-faire et inscrire ce site dans la durée ». Le réseau Le Saint s’engage aussi à maintenir le volume de production qui s’élève, en 2018, à 2 300 tonnes de produits finis.
La vente devrait se réaliser fin janvier, après consultation des instances représentatives du personnel de Marine Harvest. Le réseau Le Saint a également prévu d’acquérir le terrain qui jouxte l’usine lorientaise afin de construire une plateforme de commande et de distribution de 2000 m² avec une perspective de recrutements à la clé.
Un partenariat commercial
À noter que cette vente s’accompagne d’un projet de partenariat commercial croisé. Le réseau Le Saint s’appuiera sur le savoir-faire de Marine Harvest en matière de découpe et de transformation du saumon. De son côté, Marine Harvest bénéficiera du positionnement de Le Saint sur les criées bretonnes pour ses achats de poisson blanc.
Marine Harvest est aujourd’hui le plus gros intervenant mondial de l’élevage de saumon. Après la cession de l’usine lorientaise, le groupe norvégien ne disposera plus que d’une seule usine en Bretagne, à savoir celle de Châteaulin (29), puisque Kritsen, l’unité de Landivisiau (29), qui employait 442 salariés, a été ravagée par un incendie, le 11 juillet dernier. Afin d’honorer ses commandes de fin d’année, la direction du groupe scandinave avait décidé de transférer, en septembre dernier, l’activité fumage vers son usine de Cuisery, en Saône-et-Loire, en attendant, précisait-elle, qu’une solution soit trouvée pour l’entreprise. Pour l’instant, aucune information n’a filtré au sujet de l’avenir de l’unité landivisienne.