C’est dans un bâtiment plus grand de 4 500 m² que Pierre Martinet dirige son empire de l’agroalimentaire. Après avoir passé le cap de 2020, le charcutier de formation se confronte à de nouveaux défis : la réduction de plastiques et la RSE.
4 500 m² de bâtiment ont été livrés en septembre 2020, dans le prolongement direct du siège de Saint-Quentin Fallavier. Un investissement de 15 M€ qui abrite une partie des bureaux, un amphithéâtre, une terrasse, mais surtout, dans les étages inférieurs, qui a permis d’agrandir considérablement la zone de production.
C’est d’abord le responsable industriel du site, Christophe Fra, qui explique. « Nous avons creusé sous le site pour installer un transstockeur, d’une capacité de 1 400 palettes. Elles peuvent être produites et envoyées le jour même, vers nos clients où vers nos autres sites. En été, cela représente deux jours et demi de vente. Les travaux nous ont aussi fait gagner 2 000 m² de surface industrielle, qui nous ont permis de mettre en route deux nouvelles lignes de production. »
La production y est dense, en effet, pour ce site qui fait quasi exclusivement du taboulé, produit phare de la marque. Sur les 35 000 tonnes de salades vendues chaque année, 25 000 tonnes sont des préparations de taboulé. Ce qui explique que le site isérois soit le plus gros du groupe, qui compte aussi une légumerie dans le Loiret (Louis Lemoine), deux sociétés pour la restauration et les grands contenants (La Belle Henriette), et une société à Lyon, dédiée aux produits charcutiers (Randy). Le groupe a aussi intégré la société Deza, qui développe le parc de machines industrielles.
Le groupe a tissé des liens avec des producteurs locaux, pour des arrivages de légumes quotidiens. Légumes transformés directement sur sites. « En plein été, cela représente 20 tonnes de tomates par jour, et 2 tonnes de concombres ».
Le site de Saint Quentin compte aujourd’hui 10 lignes, capables de fournir au total 40 000 barquettes de l’heure, soit 250 tonnes de produits finis par jour.
Du charcutier au « veggie »
Le nouveau défi pour la marque du « traiteur intraitable », sera d’accentuer ses engagements en matière de RSE. C’est cette fois Pierre Martinet qui explique. « Nous essayons de nous approvisionner avec de la marchandise française. Les carottes 100 % françaises, les lentilles aussi, et les betteraves le sont une partie de l’année, tant que la production française le permet. Nous avons engagé notre démarche de développement durable en 1992, avec, par exemple de la récupération de calories de gaz réfrigérants, sur notre premier site ». Près de 30 ans après, les exigences sont accrues. Aussi Pierre Martinet est en train de remplacer le PVC par du PETCE (soit un investissement de 50 000 €), et retire les couvercles de ses barquettes, pour une économie de 253 tonnes de plastique par an.
Un travail a aussi été réalisé pour le nutriscore. « Aujourd’hui, 80 % des produits notés nutriscore sont en catégorie A ou B. Ca n’a pas été facile car nous sommes des gourmands. Mais on retravaille les recettes, on réduit l’usage de l’huile… on y arrive ». Attentif aux nouvelles demandes des consommateurs, la marque propose désormais « des gammes veggie, à l’attention des flexitariens ».
Le traiteur destine aujourd’hui 40 % de sa production pour la vente en marque propre, et 60 % pour des marques de distributeurs (MDD), pour un chiffre d’affaires (178 M€ en 2019), qui représente 50 % pour chacun des deux canaux.
Pierre Martinet lancera une nouvelle gamme de salade, la gamme « évasion », le 1er avril prochain.
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